La recherche quantitative cherche à mesurer un phénomène. On essaie de quantifier, c’est à dire d’exprimer en chiffres, les paramètres étudiés dans une population.
Ces chiffres peuvent constituer des résultats descriptifs, comparatifs, ou faire l’objet d’analyses statistiques visant à établir s’il existe des liens significatifs entre certains paramètres étudiés. Ces calculs requièrent un échantillon représentatif, numériquement plus important que dans une analyse qualitative. La taille de l’échantillon doit être calculée par une méthode statistique, et dépend du nombre et des caractéristiques des paramètres étudiés.
Exemple. Combien de parents font-ils appel à leur médecin traitant lorsque leur enfant présente une fièvre modérée ? Existe-t-il une relation entre les appels et le nombre d’enfant dans la famille ?
6.3.1. Taille d’échantillon et tests statistiques
Une première information sur la taille de votre échantillon et sur les moyens d’analyse statistique de vos données peut être trouvée sur le site BiostaTGV. Le site vous guide dans le choix du test approprié, et vous permet ensuite d’effectuer les calculs en ligne au moyen du logiciel R. L’avis d’un statisticien sur vos calculs est cependant toujours utile !
6.3.2. Questionnaires
Les questionnaires sont fréquemment utilisés pour produire des réponses quantifiables à une question de recherche. Cette méthode permet d’obtenir des réponses individuelles à une question, mais pas une observation objective de la réalité : les réponses données lors d’une enquête peuvent différer plus ou moins fort des comportements réels. Les réponses sont dépendantes de la relation entre l’enquêteur et le répondant, de la façon dont il a été contacté, du contexte dans lequel il répond, de la thématique investiguée, de la formulation des questions. La désirabilité sociale peut induire un biais notable !
Un peu de technique est nécessaire pour obtenir un questionnaire utilisable. Un questionnaire peut interroger les connaissances (ex : la norme de l’OMS de consommation raisonnable d’alcool par semaine), les opinions et les attitudes par rapport à un sujet (ex : le caractère nocif d’une consommation d’alcool donnée), les valeurs, les intentions d’avoir un comportement particulier (ex : utiliser un préservatif lors de rapports sexuels avec un(e) nouveau partenaire), les comportements déclarés.
Le contact avec les personnes interrogées peut se faire en face-à-face ou par téléphone. Si le questionnaire est prévu pour être auto-administré, c.-à-d. en l’absence de l’investigateur (ex : dans une salle d’attente, questionnaire en ligne sur Internet), il est nécessaire de fournir des consignes claires. La longueur du questionnaire et le temps nécessaire pour le compléter conditionnent fortement le taux de réponse !
Les réponses peuvent être de type ouvert (dans ce cas, donner une consigne sur le degré de précision souhaité dans la réponse) ou fermé :
- Oui/non, vrai/faux ;
- Choix dans une liste de propositions (laisser une possibilité « autre réponse ») ;
Degré d’accord sur une échelle de Likert, visuelle (figure 3) ou écrite
FIGURE 3 : ECHELLE DE LIKERT VISUELLE ANALOGIQUE
Pas d’accord | Plutôt pas d’accord | Neutre | Plutôt d’accord | D’accord | Sans avis |
La formulation des questions doit être claire, précise, dépourvue d’ambiguïté, et chaque question ne peut explorer qu’une seule idée ; elle ne peut évidemment pas suggérer la réponse. Un pré-test s’impose pour vérifier la bonne compréhension des questions et des consignes.
Une section du questionnaire est destinée à recueillir toutes les caractéristiques sociodémographiques des personnes interrogées pertinentes pour l’étude : p.ex. âge, sexe, niveau le plus élevé d’études (en forte relation avec le niveau de santé), profession, composition du ménage, croyances religieuses, etc. Ces caractéristiques permettent de trier la population étudiée et de chercher d’éventuels liens avec la problématique en question. Il est donc nécessaire que l’échantillon interrogé soit en adéquation avec l’objectif que le questionnaire poursuit.
On commence habituellement par une information sur le contexte et l’objectif de l’étude, on poursuit par les questions les plus faciles pour aborder ensuite celles qui demandent un peu plus d’investissement ; on termine par les informations sociodémographiques.
Lectures suggérées
Méthodologies d’enquête.ww.ulb.ac.be/soco/statrope/cours/stat-d-307/notes/Chap11_0910.pdf