Le TFE est une exigence récente à la fin des études de médecine générale. Une de plus, une de trop, pensent certains. Soyons justes : la grande majorité des étudiants de toutes disciplines sont confrontés à cette exigence depuis très longtemps ; nos confrères français rédigent même une « thèse » dont l’appellation sert en partie à justifier leur titre de « docteur ».
Contrairement à d’autres travaux de ce type dans d’autres cursus, sa place à la fin du master complémentaire lui confère une place particulière : il peut s’ancrer dans une pratique dont il contribue à améliorer la qualité et asseoir la pertinence. Le TFE, projet personnel, permet souvent de finaliser une recherche ou une réflexion sur un point particulier du métier de généraliste, et contribue à faire de son auteur un expert de cette question. Prendre de la hauteur par rapport à la clinique pour mieux l’observer, réfléchir sur une problématique, rechercher et critiquer sa documentation, s’approprier une méthode d’investigation permet in fine d’allier humanisme et démarche scientifique.
Le TFE répond à plusieurs finalités :
- Développer un regard avec recul, une analyse critique, une valorisation, une conceptualisation, un partage de son expérience et/ou de sa pratique d’assistant ;
- Découvrir, définir et cerner une question personnelle qui a émergé au cours de la pratique en médecine générale. Cette question personnelle contribue à mieux se positionner dans un projet professionnel ;
- Développer un esprit et un positionnement critique par rapport à la littérature scientifique.
- S’autonomiser dans la méthode d’apprentissage, en se fixant des échéances et en utilisant les ressources disponibles (documents, bibliographies, lectures critiques…) ;
- Apprendre et devenir meilleur dans sa pratique médicale, en gardant une démarche réflexive.
Votre profession est en perpétuelle évolution, et la société actuelle remet en question très rapidement les choses les mieux établies. Par la réflexion qu’ils suscitent, les TFE contribuent à la défense et à l’illustration de la profession. La publication de travaux de recherche poursuit deux objectifs : la diffusion des idées et la justification des pratiques.
Les médecins généralistes écrivent peu, beaucoup trop peu. Même si des investigations originales sont menées çà et là, leurs résultats restent souvent méconnus de la plupart des confrères et cette expérience ne peut servir à quiconque, hormis à ceux qui en sont les auteurs. La recherche documentaire sur une question s’en trouve donc appauvrie et les mêmes questions ou les mêmes erreurs peuvent ainsi se reproduire et se perpétuer.
La médecine générale ne peut garder sa place au sein du système de distribution des soins que si ceux qui la pratiquent la valorisent pour la mettre au service de ses bénéficiaires, les patients et la société dans laquelle nous vivons. Récemment dans notre pays, elle est devenue une spécialité à part entière. Elle vous a été enseignée comme telle. Il lui reste pourtant encore à faire pour conquérir ses lettres de noblesse et asseoir définitivement sa légitimité. Les départements universitaires se sont lancés dans la voie d’investigations cliniques sur les pratiques de notre métier : la place originale que le généraliste tient au sein du système de soins doit s’en trouver clarifiée ; vos travaux peuvent également y contribuer, et les plus représentatifs d’entre eux pourront se voir publiés.
Un autre objectif de votre TFE est ainsi de vous donner le goût de l’investigation en médecine générale et de la communication des résultats : idéalement, ce travail ne devrait pas être le premier et le dernier de votre carrière.
Enfin, si votre inquiétude – légitime – en fin de master en médecine est de savoir quoi faire devant un patient, au terme des années de master complémentaire vous aurez acquis une expérience et une maîtrise des situations les plus courantes. Il sera à ce moment grand temps de ne pas vous laisser envahir par la routine, et la gymnastique intellectuelle qui vous est proposée dans le TFE y contribuera, tout en vous montrant l’attrait d’une investigation personnelle.
Au départ le travail naît de l’obligation légale, mais rapidement – du moins peut-on l’espérer – le travail devient un engagement personnel et représente un défi pour celui qui le rédige. Il vous permet aussi de repérer vos points forts et vos faiblesses. Le premier lecteur n’est autre que le rédacteur lui-même.
Mais la voie écrite est naturellement destinée à un lectorat : le jury qui vous appréciera en premier lieu, puis, selon les circonstances, un séminaire locorégional, un GLEM, un groupement local et pourquoi pas une revue professionnelle. Ceci implique une série de règles qui permettent la lecture et la compréhension aisées de votre travail : règles de structuration, de présentation, règles grammaticales.
Ce guide a pour vocation de vous accompagner tout au long de votre travail de fin d’études, des recherches préliminaires à la mise en page finale. Il peut donc se consulter au gré de l’avancement de votre réflexion et de vos besoins. Il ne veut pas remplacer les contacts avec le tuteur ou le promoteur, mais au contraire permettre de les rendre plus productifs.
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Marc VANMEERBEEK | Jean-Baptiste LAFONTAINE | François FELGUEROSO-BUENO
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